• PRÉSENTATION / VUES D'EXPOSITION / CÎ-GIT / ÉCLIPSE / TSUNAMI


     

     

     

    Le contenu du projet prend forme lors d’entretiens menés avec un ou plusieurs professionnels volontaires. Pour respecter les contraintes de temps des personnes éventuellement intéressées par le projet, l’entretien peut se faire sur leur lieu de travail, sur une durée d’une heure voir de manière informelle sur de petites tranches de temps. Ces entretiens donnent au travailleur l’occasion de modeler des formes librement, simplement en les décrivant oralement.

    Pour moi l’enjeu est très formel : Quelle apparence peut prendre un savoir, son imagination, son langage lorsqu’il se libère des contraintes liées à la rigueur des méthodes propres à son domaine d’activité?

    Mon rôle de plasticien est d’accompagner mon interlocuteur en désorientant  le cours de la conversation par les commentaires et les contraintes que je lui pose. La forme imaginée est la résultante de cette interaction. Le fruit d’une dérive. 

    Sous certains aspects, ce projet convoque le principe surréaliste. Je pense par exemple à l’écrivain Raymond ROUSSEL et ses descriptions de machines loufoques dans LOCUS SOLUS, formes sans cesse enrichies d’un déluge de détails venant souvent compromettre la vision d’ensemble. Je pense aussi aux attracteurs étranges, formes géométriques complexes employées dans l’étude des systèmes dynamiques, nous offrant une représentation visuelle de phénomènes chaotiques. 

    Ces séances peuvent convoquer sous certains aspects des protocoles propres à la méditation, la sophrologie, l’hypnose. Je n’exclus pas dans ce projet de création d’une éventuelle collaboration avec un professionnel de la discipline. Ces pratiques confrontent les personnes volontaires à des mises en situations atypiques. Elles me permettent notamment de réfléchir sur la mise en scène de l’entretien. J’ai d’ailleurs abordé une première forme dans le cadre de l’exposition “HÉLIX” au centre d’art RURART Poitiers. Une résidence qui m’a permis de collaborer avec une hypnologue (documents ci joints). Les œuvres réalisées sont le résultat d’une échange mené avec deux professionnels à qui j’ai proposer d’imaginer une forme sculpturale sous « hypnose ».

    Il n’est en aucun cas question d’aborder dans ce projet l’aspect psychologique, il ne sagit ici que de formes. J’entend par « hypnose » une activité qui consiste à fixer son attention sur une réalité d’ordre visuel, cela afin que l’esprit se mette en situation de détente. On peut d’ailleurs également aboutir à cet effet par soi-même, simplement les yeux fermés, en tentant « d’intérioriser » son regard sur un objet choisi.

    Selon l’approche Ericksonnienne de Bruno Dubos l’hypnose est un état qui n’a rien avoir avec le sommeil, ni d’ailleurs avec l’éveil. C’est un état naturel très propice pour mobiliser des parties de soi que l’on ne mobilise pas suffisamment habituellement.

    “ Nous expérimentons d’ailleurs quotidiennement l’état d’hypnose. Par exemple dans un simple trajet en voiture, où nous roulons en écoutant de la musique... Vous roulez et puis vous vous dites “tiens on est déjà arrivé là! Comme si le temps c’était contracté, pourtant, vous avez parfaitement conduis la voiture, s’il a fallu fréner, vous avez frainé... c’est comme si vous étiez à la fois là et pas là...”

    “... Ou encore vous marchez dans la rue et ça sent le pain chaud. D’un coup vous vous retrouvez alors petit chez la grand mère... Dans cet état l’individu reste très conscient, simplement ses sensations semblent directement branchées sur ses émotions.”

    “... Ce qui permet de passer d’un état de conscience ordinaire à cet état dit “hypnotique” c’est un certain mode de concentration... Le travail du thérapeute c’est d’accompagner son interlocuteur pour qu’il puisse faire ce pont-là. “